Les chemins de Saint Jacques de Compostelle

Sur les traces de Saint Jacques : un pèlerinage mythique

Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle existe depuis le début du IXe siècle, après que l’ermite Pelayo (ou Pelagius) ait découvert le supposé tombeau de Saint Jacques, guidé par une étoile dans son sommeil. Le but de ce pèlerinage est d’atteindre – autrefois à pied, mais maintenant aussi en vélo, moto, cheval, voiture ou train – le tombeau de l’apôtre saint Jacques le Majeur.

Il devient un grand pèlerinage au XIe siècle, mais prend vraiment son essor sous le règne de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle la Catholique, quand le pape Alexandre VI déclare Saint-Jacques-de-Compostelle l’un des « trois grands lieux de pèlerinages de la Chrétienté », avec Jérusalem et Rome.

Pèlerins d’autrefois et d’aujourd’hui, identifiés par la coquille

Le premier guide du pèlerin, attribué à un moine poitevin, Aimery Picaud, a été imprimé en 1882 (en latin) et est considéré comme l’ancêtre des guides de pèlerins actuels. La coutume était de rapporter du pèlerinage des coquilles de pectens, accrochées au manteau ou au chapeau, d’où le nom de coquilles Saint-Jacques donné par la suite. Ce signe distinctif permettait d’identifier ceux qui avaient accompli le pèlerinage et on le retrouve sur divers monuments ou églises. Un auteur allemand du XVe raconte que les coquilles servaient en fait à protéger les genoux des pèlerins qui devaient effectuer au retour plusieurs fois par jour plusieurs centaines de mètres sur les genoux. Les coquillages furent ensuite remplacés par des genouillères en cuir, plus solides et confortables, mais restèrent en tant qu’ornement prouvant qu’on avait fait le chemin jusqu’à Compostelle.

De nombreux chemins mènent à Compostelle

Plusieurs itinéraires en France et en Espagne permettent de rejoindre Saint Jacques. Des gens de tous rangs, nobles, ecclésiastiques ou marchands se retrouvaient sur les routes, traversant Paris, Vézelay ou Le Puy-en-Velay ou bien venant d’Arles.

Trois chemins fusionnent à Ostabat pour former ensuite le Camino francès, la partie espagnole du chemin.

De nombreuses étapes avant d’obtenir la compostela

Les pèlerins, priant avec leur chapelet de Saint Jacques ou chantant, sillonnent par tous les temps les routes de France et d’Espagne, trouvant accueil dans des gites. Il est possible d’effectuer seul le pèlerinage jusqu’à Compostelle, mais aussi de se joindre à des groupes ou de partir avec un organisme qui s’occupera de réserver les logements et d’acheminer les bagages. Le pèlerinage peut s’effectuer sur plusieurs années, sur tous les tronçons ou seulement certains d’entre eux, mais il faut avoir parcouru au moins les 100 derniers kilomètres à pied (ou 200 km à vélo) et les avoir fait valider sur le carnet du pèlerin pour recevoir la compostela. Certains partent même en famille vivre cette grande aventure, aussi bien religieuse que sportive, et il est possible d’initier les enfants à Saint Jacques en leur offrant le jeu de Loupio qui les emmènera sur le chemin.

De nos jours, les pèlerins ont un carnet de route, sorte de passeport qui comporte un relevé d’itinéraire et permet de justifier de sa qualité de pèlerin, tant pour bénéficier d’avantages lors des haltes (gites) que pour prouver la date de passage et obtenir ensuite la fameuse compostela, certificat de pèlerinage rédigé en latin et remis au pèlerin à son arrivée à Compostelle par le Bureau des pèlerinages.

Près de 300 000 pèlerins en 2010 (année sainte) demandèrent à recevoir la compostela.

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